Marques physiologiques, maladies... Zoom sur l'état sanitaire actuel des céréales d'hiver
Après un hiver doux et pluvieux, les conditions climatiques actuelles (gelées matinales la semaine dernière, fortes amplitudes thermiques...) mettent les céréales d'hiver en situation de stress par endroits. Faisons le point sur leur état sanitaire actuel.
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Jaunissement du bout des feuilles, tâches type "brûlure" sans picnides... Vous observez peut-être actuellement ces marquages physiologiques sur vos céréales d'hiver ? En cause : « les amplitudes thermiques qui mettent la végétation à rude épreuve depuis plus d'une semaine », explique la coopérative Noriap, basée dans la Somme. Selon Arvalis, ce phénomène physiologique pourrait s'estomper au fur et à mesure et « le retour de la pluie devrait en limiter les impacts », précise Olivier Coste, agent relation cultures pour Soufflet Agriculture.
Symptômes observés dans certaines parcelles de #blé, sur les feuilles du bas... heureusement ????
— Station ACE NORIAP (@ServtecPvNORIA) April 6, 2020
?? Les amplitudes thermiques depuis 1?? semaine mettent la végétation à rude épreuve. @noriapcoop @agrosolutions @PvCa80 @Semences_France @ReneePREVOST80 @JVansuyt_FD pic.twitter.com/pUH70WHEYJ
Sont également observés, sur orge d'hiver et blé tendre, des premiers symptômes de viroses : « principalement dans les parcelles qui n'ont pas reçu d'insecticide à l'automne », précise Olivier Coste.
Quand on voit cette #orge cet après-midi.
— Olivier COSTE (@OlivierCOSTE2) April 8, 2020
On se dit,elle a tous les symptômes de la #JNO.
Quand on observe ce #blé de la fin octobre,on se dit aussi @gn21guynoel:
qu’il est positif à ce #viruus,couleur lie de vin.
Dans ces deux situation,les #pucerons ont #confinés ce hiver. pic.twitter.com/AJCoSOJdGL
Vigilance face aux maladies du blé tendre
Du côté des maladies, les conditions automnales et hivernales ont été plutôt favorables pour certaines d'entre elles. Notamment le piétin-verse, qui est signalé cette campagne, surtout dans les parcelles de blé sur blé. La sensibilité variétale est un facteur important pour cette maladie, note Olivier Coste. Une évaluation agronomique à l'échelle de la parcelle est donc indispensable.
Maladie la plus préjudiciable sur blé tendre en France, la septoriose est également repérée. S'il est trop tôt pour se prononcer par endroits, on l'observe déjà « en fond de cuve très marquée » en Ile-de-France par exemple. « Le retour de fortes températures journalières avec des hygrométries importantes pourrait alors être favorable à son développement », estiment les conseillers de la chambre d'agriculture de la région. « Les contaminations encore en incubation devraient sortir prochainement. Et dès les futures pluies annoncées, il se pourrait que l’évolution de la septoriose dans les prochaines semaines soit importante et gagne les étages supérieurs. »
« Attention aussi à ne pas négliger la rouille jaune », précise Olivier Coste. Les premiers foyers ont été observés. Selon le BSV Bourgogne-Franche-Comté, le risque est élevé pour les semis précoces, « mais n'est à considérer que sur les variétés sensibles ». Et oui, là encore, la résistance variétale est très importante : « c'est d'ailleurs le premier levier de lutte contre cette maladie », assurent Édouard Baranger, Delphine Bouttet, Mathilde Lejards, Chloé Malaval Juery et Agnès Treguier, ingénieurs Arvalis pour la zone Centre/Ile-de-France/Auvergne.
Rouille jaune #blé, un risque en sortie d'hiver plus important que la normale (note Yvoir de ce jour) La vigilance reste de mise, notamment sur les variétés comme Amboisse, Orloge, Rgt Distingo, Tenor, Monitor, Ascott et Filon ???? pic.twitter.com/jeuIYWLzfE
— jonville dominique (@qualidon) March 26, 2020
« Cependant, les races de rouille jaune évoluent chaque année, pouvant conduire à une modification de la résistance variétale. Les contournements sont difficiles à prévoir, il faut donc rester vigilant et maintenir des observations sur toutes les variétés. La priorité sera à donner aux variétés les plus sensibles et des passages moins fréquents seront utiles pour les variétés à bon comportement », ajoutent les experts Arvalis.
À noter : l’absence de pluies significatives dans plusieurs régions qui ne permet pas de valoriser correctement les derniers apports d'azote. Dans l'Ouest, en Rhône-Alpes ou même en Alsace, les stades étant bien avancés, la sensibilité des céréales au stress hydrique débute, ce qui pousse les agriculteurs à déjà démarrer les irrigations.
Rhynchosporiose et helminthosporiose à surveiller en orge d'hiver
En orge d'hiver, de nombreuses parcelles ont atteint le stade 1 nœud. Dès lors, il est important de « surveiller l'évolution et la présence de rhynchosporiose et de l'helminthosporiose sur les feuilles les plus jeunes afin de déterminer la nécessité ou non de déclencher une première protection », selon Arvalis. Quelques symptômes de ces deux maladies sont notamment repérés en Ile-de-France, en Normandie, en Alsace ou en Bourgogne.
Comme en blé tendre, il convient de surveiller en priorité les variétés sensibles. « Si le débouché fourrager permet de choisir des variétés tolérantes aux maladies, le débouché brassicole limite le recours à la génétique pour gérer les maladies. Ainsi, de nombreuses variétés brassicoles sont sensibles à la rhynchosporiose. »
Vigilance également face à l'oïdium, à partir de début montaison. Peu fréquente ces dernières années, cette maladie n'est nuisible que si les épis sont touchés.
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